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 Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes !

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2 participants
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Eulalie des Isarn
Blanche hermine de 1830

Eulalie des Isarn


Messages : 50
Date d'inscription : 07/02/2011

Jardin Secret
Et cette brèche?: Je n'en connais qu'une seule, celle qui fissure le cerveau des républicains et des légitimistes !
Et le coeur?: S'y trouve une loyauté sans faille pour Philippe VII !
Un secret?: Je ne les dis qu'à mon confesseur.

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MessageSujet: Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes !   Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes ! EmptyLun 7 Fév - 13:34

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Eulalie des ISARN


Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes ! Melani10
par Mélanie Laurent

Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes ! Suis10

♣️Mon identité complète: Eulalie, Charlotte, Victoire des Isarn.

♣️Je suis né(e) le: 24 août 1848
♣️Je suis:Duchesse des Isarn et Princesse de Blida.

♣️Je viens:
♦️de cette histoire où depuis un siècle la France change d'empereurs et de rois comme de chemise.



Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes ! Para10

♣️Cette brèche:
♦️Je n'en sais encore rien


♣️Quelles en sont mes intentions:

Elles sont très simples, je veux consacrer ma vie et mon argent à remettre sur le trône de France un Orléans. Les légitimistes sont bien trop en retard sur leur époque pour y parvenir un jour, en la personne du Comte de Chambord. Paris et la France, ont chassé les Bourbon directs, trois fois en moins d'un siècle. D'ailleurs le potentiel Henri V, a clairement lors de son manifeste refusait le drapeau tricolore, même si accepter ce sacrifice aurait pu faire de lui un Roi. Quelle preuve faut-il de plus ? Ils sont bien trop à cheval sur des anciens principes. Si Louis Philippe a été détrôné, il ne s'agit que de circonstances malheureuses : Famine de 1847 et la tragique mort de son fils aîné Ferdinand. Tous s'accordent sur le fait qu'à partir de cette date, le Roi des Français s'est replié sur lui-même et s'était fait plus père que Roi. Il laissait son trône une année à Guizot, une autre à Thiers. Le régime devenait alors bien trop bancal. Pourtant, celui que l'on a acclamé en 1830 en compagnie de Lafayette, celui que l'on appelait le Roi Bourgeois ou le Roi Citoyen, a laissé une descendance qui entend reprendre ses idéaux libéraux. Celui-ci est le fils de l'adulé, de l'adoré, du défunt Ferdinand. Il a toutes les cartes en main pour réussir, puisque Mac Mahon est de notoriété publique, royaliste. J'entends bien donner à mon Roi quelques atouts supplémentaires pour parvenir jusqu'aux Tuileries. Modernité et royauté rimeront bientôt en France.


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♣️Prénom et/ou pseudo: Mystère et boule de gomme What a Face
♣️Age:...
♣️Comment avez-vous connu le forum? Via forumactif
♣️Fréquence de connexion: 7j / 7
♣️Code du règlement: Code bon by Zabie
♣️Question? suggestion? petit mot? Non aucun.



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Eulalie des Isarn
Blanche hermine de 1830

Eulalie des Isarn


Messages : 50
Date d'inscription : 07/02/2011

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Et cette brèche?: Je n'en connais qu'une seule, celle qui fissure le cerveau des républicains et des légitimistes !
Et le coeur?: S'y trouve une loyauté sans faille pour Philippe VII !
Un secret?: Je ne les dis qu'à mon confesseur.

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MessageSujet: Re: Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes !   Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes ! EmptyLun 7 Fév - 13:39

Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes ! Histoi10

Algérie, 27 décembre 1847

Il l’avait enfin débusquée, cette smala qui voulait venger celle d’d'Abd El-Kader se tenait devant eux, au cœur de cet immense désert. Le groupe de soldats dirigé par un jeune lieutenant d’une trentaine d’années, était épuisé mais heureux de récolter le fruit de son labeur. Néanmoins ils prirent peur, les adversaires étaient plus en nombre qu’eux, seules les deux têtes de troupe ne paraissaient guère effrayées. Déjà ils sortaient leurs épées, leur regard bleu perçant la nuit …

- Altesse, la garde de cet émir est bien plus fournie que la nôtre, peut-être devrions nous attendre des renforts.

L’interpellé fixa intensément le caporal qui venait de s’adresser à lui de si fâcheuse façon. Il leva son sabre vers le ciel, et ses fines moustaches blondes se retroussèrent en un sourire narquois …

" Monsieur je ne suis pas de la race de ceux qui reculent. "

Le prince éperonna le flanc de son cheval, un pur sang magnifique et chargea en tête de sa troupe. Les assaillants profitèrent de la surprise pour mettre en déroute tous les nomades ennemis, mais ne se livrèrent pas au massacre. Un combat loyal bien que féroce car les deux camps se trouvaient remplis de rudes combattants s’en suivit et bientôt la garde française prit le dessus. On fit prisonnier l’homme que l’on recherchait depuis tant d’années, le second du sultan emprisonné à Amboise, ce rebelle à l’autorité de Louis Philippe, la colonisation venait d’arriver en cette glaciale nuit à son apogée. Tous exultaient … malheureusement bien des morts jonchaient sur le sable, le lieutenant si jovial se mit alors à la recherche de son second. Il ne le trouva pas. Au matin, il alla de corps en corps afin de l’identifier, son ami d’enfance, son ami de toujours resta introuvable …

- Avez-vous des nouvelles du Duc des Isarn ?

- Non Altesse, depuis le combat, nul ne l’a revu.

Une semaine plus tard, on déclarait le malheureux officiellement porté disparu.

***

Oxford, avril 1862.

- Je vous en prie mère, buvez …

- Non Eulalie, cela ne me servira à rien, mon mal va au-delà de la souffrance physique. Je me meurs mon enfant.

- Ne dites pas des sottises ma tendre maman, vous allez guérir mais si vous consentez à vous soigner.


Maryam princesse algérienne de Blida, veuve des Isarn, âgée de trente deux ans repoussa cuillère, flacon et même bassine d’eau chaude. La jeune adolescente agenouillée à ses côtés semblait désespérée. Allait-elle devenir orpheline à seulement quatorze ans ? Sa tête se détourna un instant de ce spectacle qui lui broyait l’âme.

- Pourquoi faut-il toujours que les hommes soient attirés par la guerre et les conquêtes ?

- Je ne sais ma mère, on dit qu’ils s’ennuieraient à tenir salon et qu’ils ont besoin de se couvrir de gloire ... de prendre des risques.

- Ton père étaient bien de ceux-là ma chérie, il a fait la guerre à ma patrie avant de m’épouser, je savais que ce mariage serait maudit vu les circonstances, et vois il en est mort …

- Ne le dit-on pas disparu mère ? Personne ne l’a jamais retrouvé, personne ne l’a jamais vu agonisant. Il y a toujours un espoir mère, il faut vous y accrocher, qu’il vous donne la force de lutter.

- Ma pauvre enfant, l’espoir ? Quel espoir nous reste t-il après treize longues années d’absence ? J’ai cru en sa survie, aujourd’hui je n’ai plus que résignation et chagrin, il ne reviendra jamais. Il est bel et bien mort et je m’apprête à le rejoindre … Pardonnes moi cette marque d’égoïsme ma chérie. La vie m’est devenue trop dure à porter.


Les lèvres d’Eulalie se scellèrent à l’écoute de ce discours, elle perdait tout, sa patrie au nom du Second Empire, son père au nom de la gloire, sa mère au nom de l’amour destructeur qu’elle éprouvait pour lui. Un silence lourd s’installa dans la chambre.

- Le Duc d’Aumale, le frère d’armes de ton père m’a promis de veiller sur toi, de prendre soin de toi. Il est un homme d’honneur et de parole, ne t’inquiètes pas ma chérie, tu ne seras pas seule.

- Que m’importe ce riche seigneur, je ne veux que vous !

- Hélas, il est trop tard …


Quelques jours plus tard, Eulalie vêtue de noir assistait à l’enterrement de la seule parente qui lui restait. Le Duc d’Aumale s’engageait à financer ses études à l’université d’Oxford et à la visiter souvent. Ces marques d’attention étaient en réalité une très maigre consolation dans l’esprit et dans le cœur de cette enfant dont les drames successifs la rendaient plus mature de jour en jour.

Twickenham, Orleans House, 1865.

Eulalie gravit lentement les escaliers de sa nouvelle demeure, elle était émerveillée par ce palais que l’on disait plus confortable que fastueux. Certes de haute ascendance noble, la jeune fille n’en demeurait pas moins philanthrope, aimable avec tous, et en aucun cas arrogante. Durant ses années à l’université, elle avait côtoyé bon nombre de roturiers ou même de personnes issues du peuple ayant reçu une bourse d’étude, jamais elle n’avait écrasé par un égo développé ses camarades et bien au contraire s’était liée d’amitié avec eux. Orpheline, pauvre, modeste, la vue de ce palais la fascina donc en toute logique, elle se sentit telle une domestique et non pas comme la Duchesse des Isarn, filleule du Duc d’Aumale et de la Duchesse de Nemours. Pourtant, elle était bien l’invitée d’honneur des enfants du dernier Roi des français. L’intendant des lieux la fit pénétrer dans le hall puis ils longèrent d’interminables couloirs avant d’arriver à un vaste salon où l’attendaient deux couples, son parrain et son épouse, sa marraine et son époux. La duchesse de Nemours se leva aussitôt de son fauteuil et vint à elle afin de lui ôter capeline et chapeaux, et de la mettre à son aise.

- Approchez vous ma chère …

Elles s’assirent l’une en face de l’autre tandis que les deux hommes restaient tout prêt de la fenêtre à boire du thé, attentifs à la scène.

- Dieu que vous ressemblez à votre père, les mêmes yeux bleus, cette touchante clarté qui lui était si propre … la même taille élancée et altière, vos cheveux aussi bruns que les siens, malgré cette peau mate qui j’en conviens vous semblez tenir de votre mère arabe. Ne trouvez-vous pas Louis qu’elle possède bien des traits de notre bien aimé Philippe ?

- Si fait madame, elle est en réalité son portrait même.

- Connaissiez-vous donc également mon père ?

- Toute notre famille ma chère, les amis d’Henri sont également les nôtres.


L’époux de sa marraine salua légèrement son frère, le Duc d’Aumale qui lui sourit avec gentillesse, sa femme ne disait mot pour l’instant mais paraissait tout aussi étonnée par le physique de la jeune fille.

- Auriez-vous par hasard un quelconque portrait de lui ? J’avoue ne l’avoir jamais vu et puisqu’il est décé … il a disparu avant même ma naissance, je sais si peu de choses de lui, si ce n’est ses états de services en Algérie. Ma mère trop attristée par son absence ne m’en parlait guère.

Tout ce petit monde parut interloqué par les propos d’Eulalie. Elle ne baissa pas la tête, malgré la timidité qu’elle éprouvait face à de tels princes et princesses. La détermination, voir l’entêtement demeurait le trait bien propre à son caractère, et depuis sa plus tendre enfance, elle s’était promis de lever un jour le voile épais qui lui dissimulait une part de son passé. A présent qu’elle en avait l’opportunité, devait-elle rougir de réclamer ce qui lui revenait de droit ?

- Je dois posséder dans mes appartements ce que vous nous demandez mademoiselle, je vais de ce pas le chercher.

- Je vous remercie Prince.


Et Monsieur d’Aumale sortit de la pièce quelques instants. On profita de son départ pour changer le sujet de la conversation et ce fut la duchesse son épouse qui muette jusqu’à présent la questionna.

- Nous espérons que vous vous plairez ici, même si Twickenham ne peut rivaliser avec Londres ou Oxford.

- J’en suis persuadée Madame, Oxford est une charmante ville, agréable et que j’appréciais grandement mais je n’y avais plus rien à faire puisque voilà mes études achevées.


- Et brillamment achevées dit-on ! renchérit la duchesse de Nemours. Instruite comme vous l’êtes en histoire, en géographie, en littérature et en langues étrangères je ne vois guère ce qui pourrait freiner à dix sept ans, votre entrée en société et surtout à la cour auprès de ma cousine Victoria. Croyez-moi sur parole vous assisterez au prochain bal, votre beauté fera tourner alors la tête à plus d’uns et l’on pourra songer à vous marier à quelques riches lords britannique.

- C’est que madame … je n’ai pas appris à danser à Oxford et puisque je n’avais plus de parents ...

- Il est vrai, aussi madame d’Aumale j’en suis sûre sera ravie de vous enseigner tout ceci et quelques petits détails de protocole, vous avez déjà d’exquises manières cela ne sera rien.

- Comme vous le désirez Madame.


D’un caractère insoumis, Eulalie ne voulait pas montrer à la cousine de la puissante Reine d’Angleterre non plus trop d’ingratitude. Elle irait donc à ce bal même si elle préférait de loin la lecture d’un recueil de poésie aux fanfreluches. Ce genre de manifestations bien londoniennes l’attirait pour l’heure assez peu malgré un goût prononcé pour la féminité. Cependant elle craignait l’écart qui se creuse entre la féminité et la frivolité, mais comme elle ne connaissait en rien la capitale, ouverte d’esprit elle attendrait donc de l’avoir vue pour se faire une idée.

C’est alors que le Duc d’Aumale revint avec un portrait en médaillon et le lui présenta. Ses doigts tremblèrent lorsqu’elle le prit et y posa les yeux. En effet, la ressemblance avec son père était pour le moins frappante, des fossettes, aux quelques tâches de rousseur à la finesse du nez. Le peintre y avait tout décrit et elle semblait se voir au masculin, elle conserva tout au long de cet entretien de présentation, le portrait contre son cœur.


Sur le chemin de Strawberry Hill, janvier 1866.

- Je suis bien aise que vous m'ayez accompagné ma filleule, non seulement puisque Lady Frances doit me présenter aujourd’hui une collection d’arts qu’elle décrit fabuleuse, ainsi que certains livres de son ancêtre Horace Walpole, mais également pour m’entretenir avec vous d’un sujet plus personnel.

- Je suis toute ouïe.


Le prince marqua une hésitation, son visage reflétait une certaine contrariété dont Eulalie s’alarma.

- Voilà, comme vous le savez mon épouse vous est fortement attachée, et je ne vous le cacherai pas, moi de même. Nous n’avons jamais eu de filles celles-ci sont mortes en bas âge ou nées. Votre n’avez guère de famille, je vous ai tenu sur les fonds baptismaux, en somme nous avions songé avec la duchesse à vous adopter légalement, si bien sûr vous le désirez.

- Mais mon père n’est pas mort officiellement.

- Certes mais il est reconnu comme tel puisque cela fait dix huit ans qu’il n’a pas reparu. Le gouvernement de ce Bonaparte a eu l’obligeance de me faire parvenir son acte de décès, sinon je ne me serai jamais permis d’évoquer cette hypothèse avec vous.

- Je … j’ai besoin d’y réfléchir Monsieur.

- Je comprends.


Une certaine tension venait de tomber telle une chape de plomb entre eux. Eulalie ne se sentait pas prête à abandonner son nom, seul vestige de ce qui lui restait de son père à qui elle vouait une admiration sans bornes, le duc d’Aumale lui se sentait mal à l’aise pris entre son amitié pour le défunt et ses sentiments tout paternels pour celle qui marchait à ses côtés. Changer le thème de la conversation s’avérait nécessaire, elle eut la clairvoyance d’en trouver un.

- Continuerions-nous nos recherches pour votre livre " l’Histoire des Princes de Condé "

- Bien entendu, je sais que vous adorez vous rendre à Londres pour me ramener à chaque fois des merveilles et vous êtes la meilleure assistante dont l’on puisse rêver.

- J’avais peur que Londres me déçoive mais au contraire je me fascine pour cette ville, et je pourrais demeurer des heures dans ses bibliothèques ou ses musées. Le passé et le destin de ces hommes et femmes capables de tant de prouesses pour leur pays me passionnent. Je me sers donc moi-même tout en vous servant vous.


Ils rirent de bon cœur tout en poursuivant leur enrichissante promenade.

- Puisque vous aimez tant l’histoire des nations et des hommes qui se battent pour leurs idées, je souhaiterai vous confier une mission discrète mais importante, à la cour de la Reine, lorsque ma belle sœur de Nemours vous y présentera.

- Je me ferai un devoir de le faire et d’être digne de la confiance que vous mettez en moi.

- Il s’agirait de présenter à Sa Majesté, certains avantages afin de la persuader de mener action officieuse pour le rétablissement de la royauté. Les tensions avec Napoléon III se font palpables et nous devons agir maintenant.

- Parlez-vous déjà de débarquer au pays ?

- Nous y songeons, Eulalie. Mon frère Ferdinand était adoré du peuple et son fils le comte de Paris l’est tout autant. Je ne pense pas que nous serions reconduits à la frontière, mais il nous faut agir vite et avec le soutien de l’Angleterre.

- Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour persuader la Reine, mon parrain.


Ces conciliabules tout politiques cessèrent à la vue de l’immense demeure néo-gothique de leurs voisins, les Waldegrave avec qui ils avaient donc sympathisé.

Chantilly, août 1872.

Eulalie referma silencieusement la porte du sanctuaire que le duc d’Aumale tenait dans un pavillon du château. Il s’y trouvait agenouillé sur un prie Dieu entouré de centaines de croix découpées dans le bois du cercueil de son fils, le prince de Condé. La jeune fille sentit des larmes couler le long de ses joues. Ce cher Louis … mort à Sydney, très certainement à cause d’elle. Il n’avait pas supporté l’idée qu’elle devienne sa sœur alors qu’il en était profondément épris. Il avait voulu mettre des distances entre eux, il le lui avait avoué la veille de son départ. Durant des années, cette volonté acharnée à vouloir contrecarrer les projets d’adoption de son père, lui avait paru pour de la haine et de la jalousie filiale. Pauvre sotte ! Et cet amour lui avait coûté la vie. Depuis mai 1866, Eulalie en gardait une culpabilité qui lui broyait le cœur et les entrailles et en particulier lorsqu’elle voyait son parrain dépressif à ce point. Dieu n’était point clément dans les épreuves qui lui envoyaient. Son épouse, Marie Caroline était décédée de tuberculose mais aussi de chagrin. Quant à son fils François, le seul qui lui restait, voilà un mois qui reposait éternellement à Dreux. Cet homme avait tout perdu.

La jeune femme s’avança vers lui et sans troubler ses prières, posa la main sur son épaule. Henri d’Orléans leva vers elle, un regard tant blessé qu’Eulalie sortit son mouchoir et s’agenouilla à son tour pour sécher ses larmes. Jamais elle ne l’avait vu ainsi, lui un général parfois aussi dur que le lit de fer sur lequel il dormait. Ne sachant que dire dans de pareilles circonstances, elle ne faisait que lui sourire sans doute bien niaisement.


- Ma famille est digne des tragédies de Corneille. Après l’accident si stupide de Ferdinand, la maladie de Marie que j’adorais tant, on continue de me prendre un par un ceux qui sont de ma chair et de mon sang. J’aurai dû écouter certaines rumeurs qui disaient que les habitants de Chantilly, sont tous maudits. Voyez ce qui est arrivé au duc d’Enghien et à son père …

Eulalie constatait le délire du duc mais ne pouvait rien faire pour l’arrêter. Elle tenta de l’apaiser en passant son bras autour de son cou et posant son front contre le sien.

- Nul n’habitera ce palais après moi, j’en fais le serment.

- Qu’en ferez-vous donc mon parrain ? Il s’agit d’un véritable chef d’œuvre, ne le détruisez pas, songez que vos fils y ont vécu, qu’il y a encore leurs berceaux.

- J’en ferai un musée ouvert aux français, mais nul n’y vivra.


La jeune femme ne tenta pas de l’en dissuader. Avec toutes les œuvres d’art que le prince avait amassées, il pouvait aisément ouvrir les portes au public. Mais pour l’heure, tel n’était pas le sujet de conversation sur lequel elle voulait l’entretenir.

- Mon parrain, je … j’avoue avoir réfléchi à votre proposition d’il y a quelques années. Celle de votre désir de m’adopter.

- Oui ?

Le Duc d’Aumale sembla tout à coup suspendu à ses lèvres.

- J’ignore si vous êtes toujours disposé à le faire, les récents évènements vous ont fait peut-être changé d’avis …

- Je vous assure que non. Je pense avoir plus que jamais besoin d’un enfant, tout comme vous d’un père.


- Dans ce cas, j’accepte. Après votre période de deuil, je serai votre fille. Cependant, je désire garder mon nom et cette adoption secrète. Votre fortune est si immense, que l’on jaserait bien vite dans les salons et l’on m’offrirait le surnom de : l’arriviste de Chantilly.

- Il en sera fait selon tes souhaits Eulalie. J’aurais pu maudire le Ciel, il y a quelques instants mais tout au contraire, je le remercie de t’avoir placée sur ma route.

Ce tutoiement soudain vint directement se lover au coeur de la jeune duchesse. Désormais elle était réellement sa fille. Certes, Philippe des Isarn restait plus que jamais son père dans son esprit, mais elle en avait assez de se contenter d'un souvenir si vague qu'elle entretenait par des portraits ou des lettres. Il était temps qu'elle fasse également son deuil.

Zucco, près de Palerme, janvier 1875.

Un homme d’une quarantaine d’années tambourina à la porte du domaine italien du duc d’Aumale. La pluie tombait à torrent et une servante se hâta de lui ouvrir la porte. L’inconnu entra avec hâte et à la vue de son visage cicatrisé, la domestique prit peur et recula de plusieurs pas.

- N’ayez pas peur, je suis un ami de son Altesse, un de ses compagnons d’armes, j’ai combattu avec lui en Algérie. On m’a dit qu’il était ici.

- Il y a de cela quinze jours oui Monsieur, mais il est reparti depuis en France.

- Enfer et damnation !


Le candélabre que la pauvre servante tenait se mit à trembler sous le frisson qui lui parcourut l’échine, cet homme ne lui disait décidément rien qui vaille. Elle se maudit de lui avoir permis de rentrer.

- Où cela en France ? Où vit-il ? Dans quelle résidence, il en a tant !

- Je ne sais si je dois vous le dire.

- Je vous en supplie madame, c’est de la plus haute importance ! Je ne lui ferai aucun mal, bien au contraire, il s’agit comme je vous le disais de mon plus vieil ami et lui seul peut me dire où se trouve ma fille à l’heure actuelle, qui n’a plus aucune nouvelle !


Le désarroi de cet homme décida son interlocutrice à parler.

- Il loge à Chantilly.

L’énigmatique personnage la remercia grandement et s’enfuit sans attendre la fin de l’averse, bientôt la femme de l’intendant ne vit plus que son ombre se faufiler sur les arbres éclairés par la lune.


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Isabelle de Sérouville
Tyrannic Squaw
Isabelle de Sérouville


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Date d'inscription : 30/05/2010

Jardin Secret
Et cette brèche?: Une brèche? quelle brèche?
Et le coeur?: Anciennement brisé par un traître, il bat aujourd'hui pour mon fiancé...mais chut, il ne doit pas le savoir!
Un secret?: J.F. cherche comploteurs pour écarter Alice de France. Ecrire sous ref. au journal.

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MessageSujet: Re: Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes !   Eulalie des Isarn - Plus orléaniste que les Orléanistes ! EmptyLun 7 Fév - 14:06

Ma chère demoiselle, c'est un plaisir que d'accueillir dans notre république une hôte de cette marque!!

Je n'ai rien à redire quant à cette fiche et te valide de suite cheers

Bienvenue sur Et Si, je te laisses prendre le chemin des logements, rangs et gestion de ton personnage!
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